La méthode d’exhaustion est une méthode de démonstration d’égalité d’aires et de volumes de figures géométriques. Elle fut longtemps considérée comme la seule méthode de démonstration vraiment rigoureuse. Pour obtenir les résultats à démontrer, Archimède avait préalablement recours à la méthode du levier.
Les constructions à la règle et au compas étaient conformes au monde des Idées1 du philosophe Platon (–427 à –347). Cependant, un de ses disciples, Eudoxe de Cnide (–408 à –355), a développé une méthode de démonstration, appelée depuis le XVIIe siècle méthode d’exhaustion, qui ne respecte pas les contraintes de la règle et du compas chères au philosophe.
Antiphon le sophiste (–480 à –411) avait énoncé que :
En doublant le nombre de côtés d’un polygone régulier inscrit dans un cercle et en répétant successivement l’opération, on peut rendre nulle la différence entre l’aire du cercle et l’aire du polygone.
Antiphon a tenté d’appliquer cette approche pour résoudre la quadrature du cercle par l’inscription successive de polygones réguliers dont les nombres de côtés formaient une progression géométrique. À partir du triangle, on obtient :
et à partir du carré :
À l’époque il était hasardeux de se prononcer sur le résultat d’un processus infini, comme l’avait illustré Zénon d’Élée (vers –495) dans ses paradoxes (voir encadré Zénon d’Élée). Pour rendre l’idée d’Antiphon utilisable dans une démonstration sans statuer sur le résultat infini, Eudoxe a adopté un postulat qu’on peut formuler comme suit :
Postulat
Si on soustrait d’une grandeur donnée une partie supérieure ou égale à sa moitié, et que du reste, on soustrait une partie supérieure ou égale à sa moitié et ainsi de suite, à la longue2, la grandeur restante peut être rendue plus petite que n’importe quelle grandeur prédéfinie de même nature3.
Ainsi formulé, le postulat n’affirme pas que l’on peut rendre nulle la différence entre l’aire du cercle et celle du polygone inscrit. Il indique seulement que l’on peut rendre cette différence aussi petite que l’on voudra en lui soustrayant itérativement une partie supérieure ou égale à la moitié de la partie restante.
En utilisant la notation moderne, on peut illustrer numériquement ce postulat. Soit a une grandeur dont on soustrait les deux tiers de la valeur. On a alors&nbep;:
\[a-\frac{2}{3}a=\frac{3a}{3}-\frac{2a}{3}=\frac{a}{3}\]
Zénon d’Élée (-490 à – 430)
Le philosophe grec Zénon est né à Élée, une ville du sud de l’Italie, entre 495 et 480 avant notre ère. Comme son maître Parménide (vers le VIe siècle avant notre ère), il fut probablement pythagoricien avant que Parménide ne fonde l’École d’Élée.
Zénon a énoncé divers paradoxes pour montrer l’inconsistance des enseignements des autres écoles. Quatre de ces paradoxes portent sur les enseignements de Pythagore (–569 à –475) et d’Anaxagore (environ –500 à –428). Pour Pythagore, le temps et l’espace sont constitués de parties indivisibles. Anaxagore rejetait cette représentation de l’espace et du temps en parties indivisibles. Il professait la divisibilité infinie de la matière, de l’espace et du temps.
Les paradoxes de Zénon portent sur ces deux représentations du temps et de l’espace. Zénon cherche à montrer qu’aucune de ces conceptions de l’univers n’est conforme à la réalité à l’aide de quatre paradoxes : la dichotomie, Achille et la tortue, la flèche, le stade.
La dichotomie
Le paradoxe de la dichotomie est formulé de la façon suivante :
Achille lance un javelot vers une cible. Pour atteindre la cible, le javelot doit d’abord parcourir la moitié de la distance, puis la moitié de la distance restante, et encore la moitié de la distance restante, ainsi de suite. Puisque la longueur est infiniment divisible, il reste toujours une moitié de distance à parcourir et le javelot n’atteint jamais la cible. Le mouvement est donc impossible.
Si on accepte l’hypothèse de la divisibilité infinie, une longueur finie contient un nombre infini de parties. Pour que le mouvement soit possible, il faudrait parcourir un nombre infini de segments en un temps fini. Ce premier paradoxe, tout comme celui d’Achille et la tortue est construit en considérant que le temps est constitué d’instants indivisibles et que l’espace est infiniment divisible.
La flèche
Les deux paradoxes, la flèche et le stade sont formulés en prenant comme hypothèse que le temps et l’espace sont constitués d’éléments indivisibles, conformément aux enseignements des Pythagoriciens. Le paradoxe de la flèche s’énonce comme suit :
Si le temps est fait d’instants indivisibles, alors une flèche en mouvement est toujours arrêtée, car à tout instant la flèche est en une position donnée et occupe un espace égal à elle-même. Puisque cela est vrai en tout instant, il s’ensuit que la flèche ne se déplace jamais parce qu’un corps qui occupe toujours le même espace ne se déplace pas.
À cause de ces paradoxes, les mathématiciens et les philosophes grecs ont évité systématiquement l’usage de l’infini en raison des pièges que constitue le recours à des convictions intuitives fondées sur le fini, lorsqu’on traite de l’infini. Il n’était plus possible d’utiliser l’infini dans un raisonnement sans le rendre suspect. Ainsi, Euclide ne dit pas qu’il y a un nombre infini de nombres premiers, il considère qu’il y en a plus que tout nombre prédéterminé. La formulation de divers paradoxes fut, pour plusieurs siècles, la seule utilisation de l’infini dans les raisonnements.
De nos jours, les mathématiciens ont apprivoisé l’infini et reconnaissent qu’une somme comportant un nombre infini de termes peut donner un nombre fini. Ainsi, il est évident qu’en coloriant à chaque étape la moitié de la surface non encore coloriée, on ne peut couvrir plus que la surface du carré lui-même, qui est égale à 1.
En soustrayant successivement du reste les deux tiers de cette valeur, on obtient :
\[\begin{array}{l}\displaystyle \frac{a}{3}-\frac{2}{3}\times \frac{a}{3}=\frac{3a}{9}-\frac{2a}{9}=\frac{a}{9}, \\ \displaystyle \frac{a}{9}-\frac{2}{3} \times \frac{a}{9}= \frac{3a}{27}-\frac{2a}{27}=\frac{a}{27}, \cdots \end{array}\]
Le postulat affirme qu’en poursuivant le processus, on peut rendre le reste plus petit que toute grandeur fixée d’avance.
Voyons comment utiliser ce postulat dans un contexte géométrique.
Aire du cercle et du polygone régulier inscrit
La méthode d’exhaustion d’Eudoxe repose sur l’idée d’approcher une figure donnée par d’autres figures connues, par exemple des polygones, qui viennent s’y « coller » de plus en plus près. Ces polygones, en quelque sorte, « épuisent » la figure donnée. En voici une illustration dans le cas du cercle.
La différence entre l’aire d’un cercle et l’aire d’un polygone régulier inscrit peut être rendue aussi petite que toute aire donnée.
Considérons un cercle, le carré inscrit et $AB$, un des côtés du carré. On construit le rectangle $ABCD$ tel que le côté $CD$ soit tangent au cercle en $M$, point milieu de $CD$. L’aire du triangle $AMB$ est alors la moitié de l’aire du rectangle $ABCD$; elle est donc supérieure à la moitié de l’aire du segment circulaire $AMB$. Posons $A_1$, la différence de l’aire du cercle et de celle du carré. En soustrayant de $A_1$ le produit de l’aire du triangle $AMB$ par le nombre de côtés du carré, on obtient $A_2$, la différence entre l’aire du cercle et celle d’un octogone. En procédant ainsi, on peut rendre la différence entre l’aire du cercle et celle d’un certain polygone plus petite que toute grandeur d’aire donnée.
La mise en oeuvre de la méthode d’exhaustion pour établir l’égalité de deux aires se fait habituellement par une double réduction à l’absurde en montrant que l’une d’elles ne peut être ni plus petite ni plus grande que l’autre. Il faut cependant avoir une connaissance préalable du résultat à démontrer, car la méthode ne permet que de valider ce résultat, et non pas de le découvrir.
Archimède et le cercle
La méthode d’exhaustion a été abondamment utilisée par Archimède (–287 à –212) pour établir des relations entre les aires de diverses figures géométriques. Il a ainsi démontré que :
L’aire d’un cercle est égale à l’aire d’un triangle dont la hauteur est égale au rayon et la base est égale à la circonférence.
En fait, il y a trois possibilités, l’aire $S$ du cercle est soit plus petite, soit égale ou soit plus grande que l’aire $A$ du triangle :
\[S > A, S = A \text{ ou } S < A.\]
En procédant par la méthode d’exhaustion, il faut montrer que les cas $S > A$ et $S < A$ ne peuvent être retenus.
Idée de la preuve
Supposons que l’aire du cercle est plus grande que celle du triangle, c’est-à-dire $S > A$. Il existe alors une grandeur $e > 0$ tel que $S = A + e$, d’où $S – A = e$.
On peut construire un polygone inscrit dans le cercle de telle sorte que la différence entre l’aire $S$ du cercle et l’aire $P$ du polygone soit plus petite que $e$. On a alors
\[S – P < e = S – A,\]
d’où on conclut que $P > A$.4
Le polygone étant inscrit dans le cercle, son périmètre $p$ est forcément plus petit que la circonférence et son apothème est plus petit que le rayon du cercle, d’où :
\[p < C \text{ et } a < r, \text{ et donc } pa < Cr.\]
Considérant l’aire $P$ du polygone, on a alors $P = pa/2$. Or comme $A = Cr/2$ (voir la figure), on en conclut que $P < A$.
Mais cela vient en contradiction avec le fait que $P > A$. Il faut en conclure que l’hypothèse $S > A$ ne peut être retenue et que l’aire du cercle ne peut être plus grande que celle du triangle. De façon analogue, Archimède complète sa démarche par double contradiction en montrant que l’aire du cercle ne peut être plus petite que celle du triangle. Il en conclut que ces deux aires sont forcément égales.5
Archimède et l’étude des leviers
Dans son étude des leviers, Archimède adopte une approche analogue à celle de la géométrie en énonçant des principes sous forme de postulats :
Des masses inégales, à des distances inversement proportionnelles à ces masses, sont en équilibre.
Autrement dit :
\[\frac{M_1}{M_2}=\frac{d_1}{d_2}\]
Des masses égales à des distances différentes ne sont pas en équilibre et penchent du côté de la masse qui est à la plus grande distance.
Des masses qui s’équilibrent à des distances égales sont égales.
Les leviers étaient utilisés depuis fort longtemps lorsqu’Archimède a fait une description mathématique de leurs caractéristiques fondamentales et utilisé cette abstraction mathématique pour démontrer d’autres propriétés.
Classification des leviers selon la position du point d’appui et des forces
Archimède et la parabole
Nous avons déjà signalé que pour démontrer un résultat par la méthode d’exhaustion, il faut déjà connaître ce résultat. C’est ici qu’Archimède a recours à une méthode physique, la méthode du levier, pour déterminer quoi démontrer. Cette méthode consiste à considérer des segments de droites pris dans chacune des deux figures et à déterminer à quelles conditions ils seront en équilibre par rapport à un point choisi comme pivot.
Illustrons cette façon de procéder en considérant un segment de parabole $ABC$ et un segment de droite $BD$ qui coupe la corde $CA$ en deux parties égales. Du point $C$, Archimède trace la tangente au segment de parabole et du point $A$, une parallèle à l’axe $BD$ jusqu’à leur rencontre en $F$. Puis, il trace $CB$ qui coupe $AF$ en $K$ et qu’il prolonge jusqu’en $H$, de telle sorte que $CK = KH$ et il prolonge $DB$ jusqu’en $E$ sur $CF$.
Selon une proposition qu’Archimède attribue à Aristée l’Ancien (–360 à –300) et à Euclide (vers –320 à –260), $DB = BE$ puisque $CE$ est tangente au segment de parabole et $CD$ est la demi-longueur de sa corde. Il s’ensuit que $CK$ est la médiane du triangle $AFC.$ Il considère que la surface du triangle et celle du segment de parabole sont constituées de segments de droites parallèles à l’axe de celle-ci. Dans la figure ci-contre, le segment $MO$ dans le triangle et le segment $PO$ dans la parabole sont superposés.
Archimède cite alors un lemme qu’il a préalablement démontré à l’effet que :
\[\displaystyle \frac{CA}{AO}=\frac{MO}{OP}\]
Par le théorème de Thalès,
\[\displaystyle \frac{CK}{KN}=\frac{CA}{AO}\]
d’où
\[\displaystyle \frac{HK}{KN}=\frac{MO}{OP}\]
puisque $CK=KH$.
Il utilise alors le segment $CKH$ comme levier et $K$ comme pivot. En suspendant le segment $OP$ au point $H$, il équilibrera le segment $MO$ en $N$.
Chaque segment de droite pris dans la parabole suspendue au point $H$ équilibrera le segment de droite correspondant pris dans le triangle suspendu en son point milieu sur le levier.
L’aire de la parabole suspendue en H par son centre de gravité équilibrera l’aire du triangle suspendu par son centre de gravité sur $KC$. Or, ce centre de gravité est en un point $R$ situé au tiers de $KC$. Le rapport de l’aire du triangle $AFC$, notée Aire$\triangle AFC$, sur l’aire du segment de parabole $ABC$, notée Aire$\overset{\huge\frown}{ABC}$, est donc :
\[\displaystyle \frac{\text{Aire} \triangle AFC}{\text{Aire} \overset{\huge\frown}{ABC}} = \frac{\overline{HK}}{\overline{KR}}=\frac{3}{1},\]
d’où
\[\text{Aire}\overset{\huge\frown}{ABC}=\displaystyle \frac{1}{3} \text{Aire} \triangle AFC.\]
Cependant, l’aire du triangle $AFC$ est quatre fois l’aire du triangle $ABC$. En effet, les triangles $ABD$ et $CBD$ ont la même aire puisque leurs bases sont égales, $D$ étant le point milieu de $AC$, et ils ont la même hauteur, la perpendiculaire abaissée de $B$ sur $AC$. De plus, les triangles $EBC$ et $DBC$ ont même aire puisque $B$ est le point milieu de $ED$ et ils ont même hauteur, la perpendiculaire abaissée du sommet $C$ sur $ED$. Par conséquent, l’aire du triangle $DEC$ est égale à l’aire du triangle $ABC$.
De plus, les triangles $DEC$ et $AFC$ sont semblables puisque $DE$ est tracée parallèlement à $AF$. Puisque $D$ est le point milieu de $AC$, on a donc $FA = 2ED$.
Puisque les aires de figures semblables sont dans le rapport des carrés de leurs lignes homologues, l’aire du triangle $AFC$ est quatre fois l’aire du triangle $ABC$ inscrit, soit :
\[\begin{array}{rcl}\text{Aire}\overset{\huge\frown}{ABC}&=&\displaystyle \frac{1}{3} \text{Aire} \triangle AFC \\&=&\displaystyle \frac{4}{3} \text{Aire} \triangle ABC.\end{array} \]
Grâce à la méthode du levier, Archimède sait donc que la proposition à démontrer est :
L’aire d’un segment de parabole est égale à une fois et un tiers l’aire du triangle ayant pour base la corde délimitant le segment de parabole et dont le troisième sommet est sur la parallèle à l’axe de la parabole passant par le point milieu de la corde.
Il peut alors donner une preuve de ce résultat reposant sur une démarche purement mathématique, sans l’emploi du levier (qui relève de la physique).6
Archimède et la sphère
Pour déterminer le volume de la sphère, Archimède a recours à nouveau à la méthode du levier. Voyons comment il a procédé, en utilisant une écriture et une nomenclature modernes qui nous sont familières. Il place la sphère (de rayon $r$) de telle sorte qu’un diamètre $AB$ coïncide avec un axe horizontal et trace le diamètre perpendiculaire $GH$.
Dans le même plan que le diamètre $GH$, il construit le rectangle $ABED$ de telle sorte que $AD = r$. En prolongeant le segment $AG$ jusqu’à sa rencontre avec le prolongement du côté $BE$, il construit le triangle $ABC$.
La révolution du rectangle $ABED$ autour de l’axe horizontal $TB$ donne un cylindre et celle du triangle $ABC$ autour du même axe engendre un cône.
Coupons ces trois solides en tranches d’épaisseur $e$, perpendiculaires à l’axe $TB$ et à une distance $x$ du point $A$ considéré comme pivot du levier.
La tranche du cylindre est un disque de rayon est $r$, d’épaisseur $e$, et de volume
\[VT_{\text{cylindre}}=\pi r^2e.\]
La tranche du cône est un disque dont le rayon est $x$, son volume est :
\[VT_{\text{cône}} = \pi x^2 e.\]
Dans la figure 4 ci-contre, on voit que la tranche de la sphère est un disque dont le rayon $R$ est tel que :
\[r^2 = R^2 + (r – x)^2\]
d’où : $r^2 = R^2 + r^2 – 2rx + x^2,$ qui donne $R^2 = 2rx – x^2$. Le volume de la tranche de la sphère est donc :
\[VT_{\text{sphère}} = \pi(2rx – x^2)e.\]
Suspendons les tranches de la sphère et du cône à l’extrémité $T$ de l’axe où $TA = 2r$. On peut trouver le moment7 combiné de la tranche de la sphère de la sphère et de celle du cône par rapport à $A$, ce qui donne :
\[\begin{array}{lcr}[VT_{\text{sphère}} + \triangle VT_{\text{cône}}]2r \\ = [\pi(2rx – x^2) e + \pi x^2 e] 2r \\ = 4\pi r^2e x \\ = 4x VT_{\text{cylindre}}. \end{array}\]
Le moment combiné des tranches de la sphère et du cône est donc égal au moment de la tranche du cylindre dans la position qu’elle occupe, à une distance $x$ du point $A$. En additionnant les moments de toutes les tranches, on a :
\[\displaystyle 2r V_{\text{sphère}} + V_{\text{cône}}) = 4r V_{\text{cylindre}}\]
Cependant, le volume du cylindre est le produit de l’aire de sa base, $\pi r^2$, par sa hauteur, $2r$, soit $V_{\text{cylindre}} = 2\pi r^3$. Le volume d’un cône est le tiers du volume du cylindre de même rayon et de même hauteur, on a donc $V_{\text{cône}} = 8 \pi r^3/3$. En substituant,
\[2r \left [V_{\text{sphère}} + \displaystyle \frac{8 \pi r^3}{3} \right ] = 8 \pi r^4 \]
et
\[V_{\text{sphère}} = \displaystyle \frac{4 \pi r^3}{3}.\]
Archimède obtient alors :
\[\displaystyle \frac{V_{\text{cylindre}}}{V_{\text{sphère}}} = \frac{2\pi r^3}{4 \pi r^3/3} = \frac{3}{2}.\]
Il établit le même rapport entre les surfaces du cylindre et de la sphère.
Conclusion
La méthode d’exhaustion et la méthode du levier ont permis d’établir des résultats intéressants tant dans le plan que dans l’espace. Cependant, ces méthodes manquent de généralité, n’étant pas applicables à toutes les figures. Jusqu’au XVIIe siècle, elle ont été les seules méthodes de démonstration vraiment rigoureuses. L’étape suivante dans la comparaison d’aires sera la méthode des indivisibles développée par Bonaventura Cavalieri (1598-1647).
- Luc Brisson, dans son introduction à Platon, Timée, Critias, traduit le mot Idées par Formes intelligibles, parce que depuis Descartes le mot Idées désigne une représentation de la réalité, alors que chez Platon c’est la réalité. ↩
- Dans cet énoncé, l’expression « à la longue » signifie après un nombre fini d’étapes. ↩
- Ce postulat se retrouve chez Euclide, proposition 1 du livre X des Éléments. ↩
- Il suffit, au besoin, de doubler autant de fois que nécessaire le nombre de côtés pour trouver le polygone qui satisfait à cette condition. ↩
- Pour de plus amples informations sur ce résultat d’Archimède, voir Marie-France Dallaire et Bernard R. Hodgson, « Regard archimédien sur le cercle : quand la circonférence prend une bouffée d’aire. » Accromath 8, hiver-printemps 2013, pp. 32-37. ↩
- À propos de l’aire du segment de parabole, voir aussi les trois textes de Marie Beaulieu et Bernard R. Hodgson dans Accromath, vol. 10 (hiver-printemps et été-automne 2015) et vol. 13 (hiver-printemps 2018). ↩
- Le moment d’un volume par rapport à un point est le produit de la masse de ce volume par la distance entre le point et le centre de gravité du volume. ↩