Dans cet ouvrage
Les algorithmes sont des « recettes » pour résoudre des problèmes. La recette consiste à ramener le problème à une suite finie d’opérations clairement identifiées, exécutables par un être humain ou éventuellement par une machine. Les algorithmes sont omniprésents en mathématiques et contribuent à leur incroyable efficacité. C’est pourquoi nous avons choisi le thème des algorithmes pour ce numéro. Dès le développement des premiers systèmes de numération, des algorithmes ont été mis au point pour effectuer les opérations de base, calculer des puissances ou extraire des racines. Les exemples présentés dans Algorithmes au cours de l’histoire illustrent le fait que ceux-ci peuvent dépendre du système de numération et des procédés techniques utilisés pour effectuer les calculs.
Mais il ne suffit pas d’avoir un algorithme. Encore faut-il pouvoir l’exécuter en un temps raisonnable. Les algorithmes de factorisation des grands nombres fascinent les mathématiciens : il est très facile de multiplier deux grands nombres premiers, mais beaucoup plus difficile de retrouver les facteurs. Ce thème est abordé dans deux articles.
Dans son article L’héritage de Fermat pour la factorisation des grands nombres, Jean-Marie De Koninck nous fait part de progrès dans cette direction, lesquels nécessitent le recours à l’essai-erreur.
L’article Facile, difficile, … de Christiane Rousseau décrit comment la difficulté de factoriser de grands nombres a permis de construire un procédé de cryptographie, le code RSA, présentement inviolable sur nos ordinateurs, mais qui ne résistera pas à l’avènement de l’ordinateur quantique.
Le développement d’un algorithme est le fruit d’une réflexion théorique sur le type de problèmes ou d’opérations à effectuer. Dans Émergence logarithmique: la « mirifique » invention de Napier, Jérôme Camiré-Bernier et Bernard R. Hodgson décrivent la démarche qui a mené à l’invention des logarithmes par John Napier (1550-1617). Cette invention a permis le développement d’algorithmes très efficaces pour calculer un produit, une puissance ou la racine nième de très grands nombres.
Il n’existe pas toujours de méthode exacte pour résoudre un problème d’optimisation en un temps raisonnable. Inspiré par la théorie de l’évolution de Charles Darwin (1809-1882), John Henry Holland (1929-2015) a développé une approche appliquant la notion de sélection naturelle à une population de solutions potentielles au problème posé. Dans Algorithmes génétiques, Charles Fleurent donne un aperçu de cette nouvelle famille d’algorithmes.
Dans un second paradoxe intitulé L’information paradoxale, Jean-Paul Delahaye nous présente un problème qui est soluble même si on peut à prime abord penser manquer d’information pour y parvenir.
Bonne lecture !
André Ross